20 Aug
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Nous passons une grande partie de notre vie à l’intérieur, que ce soit chez nous, au travail ou dans des magasins et des restaurants. Nous y respirons un air qui a été pollué par de nombreuses substances naturelles ou produites par l’homme. Que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur, la pollution de l’air représente le plus grand risque environnemental en matière de santé publique. Responsable de maladies sur le court terme et le long terme, elle peut potentiellement réduire l’espérance de vie.Les architectes, designers, employés, propriétaires de bâtiments et gouvernements du monde entier réagissent désormais suite aux nombreuses constatations de l’impact de l’environnement de travail sur la santé et le bien-être.

Quelle est la différence entre la santé et le bien-être ?

Il y a de nombreuses définitions du bien-être, mais elles ont toutes en commun une sensation agréable et une situation de réussite. Le Wellbeing Institute de l’Université de Cambridge définit ainsi le bien-être comme « des caractéristiques positives et durables qui permettent aux individus et organisations de prospérer et de s’épanouir. » C’est une mesure subjective de notre niveau de confort au moment présent et dans la vie en général.La définition de la santé au sens large inclut le bien-être, mais dans ce contexte il fait référence aux maladies et conditions qui affectent notre corps, telles que les infections, les allergies, la fatigue, le mal de tête, ainsi que les problèmes respiratoires, dermatologiques ou oculaires.

Bâtiments malsains


Depuis les années 80, il y a une prise de conscience grandissante des effets de l’environnement de bureau sur la santé et le bien-être des personnes. Plusieurs termes sont ainsi utilisés pour désigner les impacts négatifs des bâtiments sur leurs occupants, dont le syndrome du bâtiment malsain, l’hypersensibilité chimique multiple et les maladies liées aux bâtiments. Certains cas peuvent être reliés à des causes spécifiques, telles que des micro-organismes identifiés ou de faibles niveaux de produits chimiques détectés dans les bâtiments modernes.Les symptômes du syndrome du bâtiment malsain varient considérablement et ne peuvent pas toujours être attribués une cause en particulier, mais ils disparaissent lorsque la personne quitte le bâtiment. Les affections classiques comprennent :

  • le mal de tête
  • les problèmes oculaires ou des voies respiratoires
  • un état léthargique
  • une fatigue psychologique

Quelle est la cause d’une mauvaise qualité de l’air intérieur ?


La qualité de l’air est déterminée par les conditions environnementales et la quantité de particules et de gaz polluants qu’il contient. Ces derniers peuvent être biologiques ou non biologiques, et d’origine naturelle ou humaine. Dans les pays industrialisés, les foyers et les entreprises utilisent de nombreux produits qui émettent dans l’air des substances chimiques volatiles et des particules. Celles-ci sont ainsi retrouvées dans chaque environnement intérieur.Voici les sources habituelles de contaminants de l’air intérieur :

  • Contamination biologique : les champignons et bactéries causées par la condensation et les matières humides, les acariens et le pollen de l’air extérieur.
  • Contamination biologique issue des humains et des animaux : les microbes provenant des humains (suite à un rhume ou une toux par exemple), les excréments des oiseaux, rongeurs et cafards.
  • Composés organiques volatils (COV) issus des matériaux des bâtiments : contreplaqué, panneau de fibres de bois, matériaux d’isolation, revêtements des murs et des sols en plastique et en vinyle, tapis et meubles rembourrés, adhésifs.
  • COV, ozone (O3) et particules issus des produits ménagers et industriels : peintures, solvants, cires et encaustiques, désodorisants, produits de débouchage de canalisations, imprimantes et photocopieurs, parfums, savons, matériaux de dessin et de peinture, produits dérivés du papier, aliments cuisinés, tabac et produits de vapotage.
  • Contamination biologique et COV issus des systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation : revêtements et filtres contaminés, bacs collecteurs sales, lubrifiants, réfrigérants, fuites de chaudières et de fourneaux.
  • Polluants issus de la circulation routière et des industries : particules provenant des gaz d’échappement des véhicules et des usines, pollution gazeuse comme le protoxyde d’azote (N2O), le monoxyde de carbone (CO) ou le dioxyde de souffre (SO2).
  • Radon : ce gaz radioactif d’origine naturelle est issu des roches du sol et s’infiltre dans les bâtiments où il peut s’accumuler et augmenter le risque de cancer des poumons.

Le climat intérieur est lié à la température, l’humidité relative et l’écoulement de l’air. Ces facteurs sont affectés par les sources de chaleur et de froid à l’intérieur, les conditions environnementales extérieures, la quantité de lumière naturelle, la conception du bâtiment, ainsi que le système de chauffage, de ventilation et d’air conditionné.

L’impact de la qualité de l’air sur la santé

La mauvaise qualité de l’air est à l’origine de nombreux effets négatifs sur les personnes occupant un bâtiment, dont des symptômes médicaux, une baisse de la sensation de bien-être, ainsi qu’une chute de la performance dans les environnements de travail et d’apprentissage.Les effets de chaque polluant dépendent de divers facteurs, dont le niveau de concentration du polluant, la durée d’exposition, l’âge, le sexe, la sensibilité et la santé des personnes exposées. Ci-dessous, voici les conséquences de certains des polluants habituellement retrouvés en intérieur :

  • Particules fines : maladies respiratoires, dont l’asthme et la bronchite sur le court terme, et des maladies cardiaques et pulmonaires sur le long terme, ainsi que l’anxiété et l’hypertension.
  • Ozone : asthme, irritations des yeux, du nez et des voies respiratoires, ainsi que des dommages aux voies respiratoires lors d’expositions prolongées.
  • COV tels que le formaldéhyde : irritations des yeux, du nez et de la gorge, mal de tête et réaction cutanée allergique, cancer.
  • Monoxyde de carbone : mal de tête, vertiges, nausée et décès
  • N2O : inflammation des voies respiratoires, maladies respiratoires

 

Comment améliorer la qualité de l’air


La concentration de ces polluants peut être réduite au maximum, tout d’abord en appliquant des bonnes pratiques dans la conception et la maintenance des bâtiments afin de contrôler la quantité émise par les matériaux de construction. La plupart des bâtiments ont cependant été construits avant la mise en place des normes actuelles, ils peuvent donc toujours être de potentielles sources des polluants atmosphériques décrits plus haut.Dans une certaine mesure, les systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation peuvent nettoyer l’air, mais cela dépend de leur ancienneté et de leur niveau de maintenance.Des appareils portatifs peuvent également être installés dans les pièces afin de traiter l’air et d’en éliminer les polluants. Ces purificateurs d’air aspirent l’air par des filtres multicouches qui capturent les particules aéroportées (pollen, bactéries, virus, spores fongiques, etc.) et absorbent les COV en utilisant du charbon actif. Les purificateurs d’air sont ainsi un outil efficace pour améliorer la qualité de l’air dans une pièce. 

Les avantages d’un bâtiment WELL

Plusieurs systèmes d’évaluation sont utilisés pour mesurer les performances des bâtiments, dont la méthodologie BREEAM et la certification WELL Building Standard. Le système de certification WELL ne s’arrête pas à l’évaluation environnementale des bâtiments, il se concentre également sur les facteurs qui affectent la santé et le bien-être des occupants. Il comprend ainsi 29 mesures et normes de la qualité de l’air.Plus de 2000 projets de bâtiments répartis sur 52 pays ont été certifiés WELL. Ils ont ainsi permis de constater l’impact de la bonne conception des bâtiments et de la qualité de l’air sur la santé, le bien-être et la productivité des employés.En se basant sur 11 projets répartis dans le monde entier, le Conseil mondial du bâtiment durable (World Green Building Council) a rassemblé des preuves sur les bienfaits de ces bâtiments. Trois avantages ont ainsi été mis en avant :

  • L’amélioration du bien-être, de la satisfaction et de la productivité des occupants.
  • La réduction de la consommation d’énergie, des émissions de gaz à effet de serre et des polluants de l’air intérieur.
  • Une rentabilité financière importante pour les entreprises propriétaires ou locataires de ces bâtiments.

Ces projets ont ainsi permis de faire quelques constats déterminants : les entreprises font des économies, les employés préfèrent des bâtiments durables qui préservent leur santé, et la valeur immobilière d’un bâtiment augmente lorsque celui-ci devient durable. Il est désormais clair que l’introduction de mesures d’amélioration de la santé et du bien-être permet à tout type d’établissement de bénéficier d’avantages économiques significatifs !

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